Au revoir Jérôme...


Au revoir Jérôme...
Les Gaillards ont le regret d’annoncer la disparition de l’un des leurs. Jérôme-Antoine nous a quitté vendredi matin. Jérôme était bien connu du milieu gay parisien et président d’une autre assoce LGBT. Il avait de nombreux amis chez Les Gaillards qui le poussaient depuis des années à les rejoindre. Sa 1ère rencontre avec Les Gaillards avait eu lieu quand le club avait organisé son repas de noël dans son restaurant. Malgré les chants et l’ambiance de 3e mi-temps dans un très chic restaurant parisien gastronomique, à la vue de la bonne ambiance ce soir-là, Jérôme s’était dit qu’au finale, il n’était peut-être pas si vieux que ça pour venir à un entrainement, au moins une fois, histoire de voir… Mais Jérôme qui s’assumait complètement en tant que gay, pensait que passé la cinquantaine, il était trop âgé et pas assez en forme pour courir après un ballon. Il aura fallu plusieurs années et tentatives pour le convaincre. Mais une fois qu’il y avait gouté, Jérôme était devenu l’un des plus assidu des Gaillards. Apprécié et respecté, autant pour sa ténacité, son engagement à l’entrainement comme en match, ses conseils attentifs et attentionnés de mère-poule aux plus jeunes, il avait hérité - distinction ultime dans un club de rugby - du surnom de Marie-So(phie) à jouer les (fausses) naïves bécasses du haut de son grand âge et son mètre 86. Participant autant que possible aux matchs locaux et tournois à l’étranger : Oval’yon, UnionCup, PitchBeach, etc. Sa gentillesse et sa forte personnalité, ses bons mots l’avaient fait apprécier des autres clubs de rugby LGBT, Français, Belges, Londres ou Lisbonne qui attendaient sa venue comme le Père-Noel (son 2e surnom). Il avait l’habitude de commencer les matchs puis de récupérer sur la 2e mi-temps tout en encourageant son équipe de plus belle. Marie-So ou Père Noel était toujours le 1er à proposer d’aller chercher passer le coach sur le chemin de l’entrainement en voiture ou d’en ramener des joueurs. De s’assurer qu’il y aurait bien l’apéro ou transporter sacs de ballons et chasubles. Jérôme avait prouvé que l’âge n’est pas une limite pour jouer au rugby du moment qu’on en a l’envie. Bien qu’en retrait du terrain la saison dernière pour déjà des problèmes de santé avant-coureur, Jérôme tenait à venir malgré tout sur le bord du terrain, encourager son équipe et toujours se rendre utile. Malheureusement ses problèmes de santé se sont aggravés en fin de saison et Jérôme ne pouvait plus se déplacer mais continuait de suivre les résultats de son club. Ses co-équipiers pleurent aujourd’hui un avant avec un aussi grand cœur qu’il était large à plaquer en tant que 1ere ligne. Jérôme représentait l’idéal du rugbyman qui, quel que soit son sexe, son âge, sa santé, son expérience (ou non), pouvait pratiquer le rugby du moment qu’il en respectait les valeurs. Gaillards un jour, Gaillards toujours. Jérôme, si tu ne commences pas la saison avec nous physiquement, tu restes dans les cœurs de tous ceux et celles qui t’ont apprécié et pour toutes les saisons à venir. Toutes nos pensées vont à ton compagnon et ta famille. Le club des Gaillards Parisiens, qui a l’impression de jouer à 14 à présent. Nota bene : Jérôme était de tous les combats pour défendre les droits LGBT. À travers d’autres associations politiques, sportives ou loisirs. Il avait trouvé à travers le rugby LGBT une famille supplémentaire qui partageait ses valeurs de respect et de tolérance, d’engagement et de travail d’équipe.